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Souvenirs en vrac .....Aux cent fleurs du mois de mai.

30 Mai 2008 , Rédigé par daniel Publié dans #Souvenirs en vrac

«....Aux cent fleurs du mois de mai, pendant des années camarade, pendant des années tu sais, avec ton seul nom comme aubade...». Jean Ferrat.
 Mai, le mois de toutes les camaraderies, de l'amitié, de l'amour. Mai est un joli mois qui débute avec les défilés syndicaux et finit souvent avec la fête des mères ..... du muguet aux roses. Bien sûr tout n'est pas toujours rose : pour deux succès de Mitterrand il m'a fallu avaler en mai une victoire de Pompidou, une de Giscard, deux de Chirac et le pire en 2007.... le compte n'est pas bon, mais ainsi va ce pays, ce peuple, la démocratie.
 Mai est aussi le mois des photos de famille, car c'est le mois des baptêmes des communions, des promenades de week-end.... Des photos qui aident à mémoriser les souvenirs. 
  En voici une qui symbolise bien mon âge tendre : C'était pour la Pentecôte 1957 sur la route de Civry avec mon grand père Marcel et sa B14. Mon père Roger suivait avec son Derny. Didi et Josy allait bientôt nous rejoindre avec une voiture un peu plus « moderne » mais cette B14, cette belle d'antan, que mon grand père, ancien chauffeur de taxi, avait depuis avant guerre, elle se traînait sur les routes mais que de souvenirs.
 C'est la dernière fois que je suis allé à Civry et c'était le dernier voyage en B14. Elle devait après le retour rendre l'âme ou plus banalement un joint de culasse.

  Des souvenirs de mai en vrac où à l'appui de photos, ce n'est pas ce qui manque de la période de l'enfance ou de l'adolescence. C'est nostalgique mais bien peu blogueste. Il y eut les fêtes de famille, les balades en montagne avec la première voiture de mon père, une Peugeot 203 en 1958 en Dauphiné (Ah les gorges de la Bourne qui angoissaient ma mère Raymonde) puis de 1959 à 1961 entre Ariège et Andorre (L'essence n'était pas chère à cette époque mais dès le printemps Roger n'avait pas besoin d'autre prétexte pour aller vers le Pas de la Case ...).

 De 1962 à 1964 entre Montpellier et Castelnau le Lez et parfois dès fin mai jusqu'à Palavas, les randonnées se faisaient en solex avec Jef et Jacky (être une heure rien qu'une heure durant....). Non seulement le solex n'avançait pas très vite mais par un fort mistral de face, il fallait en plus pédaler fort pour maintenir un semblant d'équilibre. 
 
 Mai 1965 de retour depuis bientôt un an en région parisienne mon frère et moi n'avions alors qu'une passion le rugby. Une bien belle équipe junior qui à la surprise générale remporta le 9 mai le tournoi d'île de France de rugby à 7.Nous avions déjà gagné notre championnat à XV mais ce tournoi c'était le haut du panier : Le PUC, US Métro, St Denis, l'ASPTT, la VGA St Maur, le Racing etc.... on entrait dans la cour des grands et ....on les a tous plié, les uns après les autres. La première coupe remportée par notre club, toutes catégories confondues, Nous en parlons encore, entre ami,  43 ans plus tard.

  En mai 1966 une certaine rencontre avec une jolie brunette de 17 ans et puis la suite, 42 ans de suites dont la naissance d'Eric le 30 mai 1970.... Notre fils aîné qui a aujourd'hui 38 ans. Feliz cumpleaños Hijo. 
 
  Mai 1974 nous sommes à Inga au Zaïre, quelques problèmes dentaires et nous devions nous rendre à Kinshasa. Eric et Cécile étant gardés pendant 2 ou 3 jours par des amis belges Marc et Brigitte, nous nous sommes envolés, Pilou et moi, pour la capitale. J'ai le souvenir d'une soirée à l'hôtel Intercontinental, dans une ambiance quelque peu coloniale ; toute honte bue, nous savourions les délices d'un luxe momentané en écoutant les mélodieuses complaintes d'un chanteur congolais vaguement mexicain d'après son sombrero, sa cape et sa guitare et qui nous envoûtait aux accents de « besame mucho ». Moi qui refuse toujours, lors des voyages professionnels de prendre une première SNCF ou en avion la classe affaire auxquelles je peux prétendre (le refus des discriminations sociales, camarade jusqu'au bout...), j'avoue avoir, ce jour là, succombé au luxe....mais qu'est-ce que ce fut bon. Je m'en souviens encore...

  8 et 9 mai 1978. Les journées des bétons de barrage sur le site du barrage d'Al Massira sous l'égide du ministère de l'équipement. Je devais animer les débats techniques dans une salle conférence pleine comme un œuf d'ingénieurs marocains, et quelques français et suisses. Je flippais dur, c'était la première fois, que j'avais ce niveau de responsabilité. J'avais bossé comme un chameau et finalement tout s'est bien passé. J'ai surtout le souvenir d'une soirée festive sous une immense tente caidale, avec en spectacle une troupe folklorique. Eric qui allait avoir 8 ans m'avait accompagné et comme souvent en Afrique du Nord lors de ces rassemblements festifs il y a des jeux d'échecs qui traînent sur les tables basses.... Et mon Eric lançait des défis à de nombreux ingénieurs et finalement il s'en tirait très bien.... J'en étais pas peu fier jusqu'au moment où je réalisai qu'il cassait mon image d'expert en béton et que c'est lui qui devenait la véritable vedette de ces journées de l'hydraulique..... encore heureux qu'il n'ait pas provoqué le ministre de l'équipement.

  10 mai 1981 à 20 H.... enfin ! Une bouteille champagne ouverte sur le balcon de notre appartement de Wittelsheim. Je ne sais plus si je fus le premier mais je sais que je ne fus pas le seul.

  Mai 1985. La semaine d'amitié Franco camerounaise à Yaoundé. J'ai consacré récemment un billet à cette manifestation.

  Mai 1987 : il me fallait un mauvais mai c'est celui là. J'y reviendrai en faisant un billet sur le chantier de l'Ile de Ré. Je sais que j'ai le cœur solide car il a tenu le coup face au stress de ce chantier et plus particulièrement en ce mois mai. J'avais un matériel de contrôle vieillissant et subitement défaillant et ma société ne pouvait m'envoyer le nouveau modèle avant mi-juin. Il fallait tenir coûte que coûte, ménager l'appareil en passant 3 ou 4 fois plus de temps que prévu dans des conditions difficiles, de nuit voire de week-end à opérer dans un batardeau à 7 m sous le niveau de la mer. Le matériel a tenu jusqu'à l'arrivée du nouveau modèle. Ouf ! Un an plus tard en mai 1988, mes patrons parisiens étaient présents pour l'inauguration. J'ai essayé d'évoquer ces difficultés... mais à quoi bon ? Ils ne comprenaient pas la langue des hommes de chantiers.

  Un Mai 1995 localement très politisé : Les présidentielles sont passées ; Chirac est président mais des Municipales de tous les dangers se préparent sur Niort. Ségolène se lance à l'assaut d'une ville tenue par un maire socialiste alors qu'elle a été désavouée par le vote des militants. Je n'aimais pas trop le système Bellec mais de là à accepter un passage en force.... Mai fut chaud, les amis, les familles même étaient divisés ; mai fut chaud et le resta jusqu'au scrutin de juin.....

  Mai 97 nous préparions, dans l'unité cette fois derrière Geneviève, les législatives. J'étais directeur politique de campagne et chargé de trouver des « vedettes » pour venir à Niort je me rendis le 2 mai au Conseil national du PS avec l'espoir de faire une bonne pêche. Je savais que Michel Rocard devait venir pour une manifestation à la CAMIF le 10 mai. Je devais le convaincre de faire une petite halte à la permanence de Geneviève pour y rencontrer militants et journalistes avant de rejoindre la CAMIF. Il accepta mais sans franchement manifester un enthousiasme débordant.... il vint et fit bonne figure devant les appareils et micros de la presse : c'était l'essentiel.
 Quand j'ai abordé Mélanchon, la réaction fut tout autre. Un meeting en province, près du Marais Poitevin « Ah tu me sauves camarade....en ce moment on ne me propose que la région parisienne.... Oui mille fois oui. et je veux un meeting chaleureux» Le Jean Luc il a tenu parole car le 20 mai il a mit le feu au dôme de Noron devant plus de 1000 personnes enthousiastes. Après, très tard on est allé manger au Bouffe-tard. Une passionnante soirée, jusqu'à 3 heures du mat. Le lendemain à 8 H je devais passer une visite à la Médecine du Travail. Tension : 20-13 ; le toubib ne voulait pas me laisser rentrer chez moi. J'étais bon pour les urgences....sauf que j'étais passé en visite cardiologie deux jours plus tôt et que tout était ok .... « c'est de la faute à Mélanchon » ai-je dit au Toubib. Mélanchon, Rousseau ou Voltaire il ne voulait rien entendre... finalement après palabre il a accepté de me libérer si je promettais de me coucher immédiatement et d'aller voir mon médecin traitant dans l'après midi. A 15 h j'avais un 16-9 plus présentable et le lendemain tout était rentré dans l'ordre. Ah ! Ces campagnes politiques...
 Ce n'était pas fini car entre les deux tours le mardi 27 mai nous avions la visite de soutien de Pierre Mauroy. Encore un gros poisson du 2 mai. Tout intimidé j'avais demandé à Mauroy s'il pouvait venir à Niort pour soutenir la fille de son ami  le regretté René Gaillard. « Mon petit pour la fille de René je ferais le tour du monde » m'avait-il répondu.
 Par contre le lendemain sa secrétaire ne savait pas ou le caser dans son emploi du temps très chargé. Il arriva à Poitiers vers 15 H où des amis sont allés le chercher. Arrivé à Niort il a déambulé avec Geneviève dans les rues piétonnes, entrant chez les commerçants éberlués de reconnaître l'ancien premier ministre. On avait installé une sono devant le marché et on avait eu tout juste le temps de rameuter militants et journalistes et puis vers 17 h 30 c'est la sortie des bureaux et administrations. Un meeting impromptu qui fit une grosse impression et la première page des journaux du lendemain.
 Vers 20 H on ramena Pierre Mauroy à la gare de Poitiers pour son retour sur Paris. Le dimanche suivant 1er juin, Geneviève était élue et bien élue députée.

  Du 16 au 18 Mai 2003 il y avait le Congrès Socialiste à Dijon. C'était le début d'un grand espoir pour nous avec NPS ; nous n'avons pas gagné mais jamais une nouvelle motion minoritaire n'avait obtenu autant de suffrages. Quel beau rassemblement de talents.... Trop de talents de la même génération et ça finira mal au Mans 3 ans plus tard. Entre temps je fis moi-même un score plus qu'honorable pour le poste de 1er fédéral des Deux Sèvres. Je raconterai NPS comme je l'ai vécu de l'intérieur dans un futur billet, probablement en août, en souvenir des joyeux rassemblements de Fouras.
 La vraie surprise à Dijon fut de rencontrer à la sortie d'un restaurant de bons amis de notre période camerounaise, Nicole et Djelal. Quelle extraordinaire surprise. Eux avaient compris pourquoi on était à Dijon, nous savions qu'ils n'étaient pas là pour la même chose....

 Mai devient pour notre génération le mois des retrouvailles entre anciens camarades ou collègues, entre amis.
 Pour la Pentecôte 2004, ce fut le cinquantenaire de notre club l'ESV, presque tous les joueurs valides et résidants en métropole ont répondu présent. On devait être plus d'un millier dans la salle des fêtes de Villiers. Je ne les connaissais pas tous mais beaucoup et quel plaisir de revoir les copains d'antan.
 Depuis on se retrouve aux anniversaires (généralement les 60 ans) le mien, celui de Ninine l'an dernier, et celui de Dudule il y a 15 jours dans le Morvan où l'on a reconstitué dans une salle des fête un mini terrain de rugby (80 m2 quand même) et avec de la vrai pelouse.
 Il y eut bien sûr Corsica Tour en mai 2006, et puis les rassemblements du sud ouest, entre Gers et Landes en mai 2007. La même chose dans la jolie ville de  Vannes chez nos bons amis Chris et Louis et le rassemblement des anciens de l'ouest le dernier week-end d'avril de cette année  avec une bien agréable promenade en bateau dans le golfe du Morbilhan....

  Et ça continue, la nostalgie étant généreuse.... Pour le départ à la retraite de Jipé, mon ami, et c'était le week-end dernier à Toulouse ....et les anciens du Cameroun étaient là Patrick, Daniel, Maryse que je n'avais pas vu depuis 20 ans... on nous a fait reposer comme sur une photo de Noël 85. On ne sait plus laquelle est de 85 et laquelle est 2008.... Car on a pas changé ou si peu.
 Et ça continue encore et encore, le week-end prochain du côté de Lodève le 1er grand rassemblement des anciens d'Al Massira ; c'était il y a 30 ans. Certains viendraient de Bretagne, d'autres des Deux Sèvres et il y en aurait même de Suisse...
 Je raconterai ces moments d'émotion.....
 Et ça continuera...

 (A suivre)

 

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